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Les Campagnes que nous ne voulons pas

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Voyez les Campagnes telles qu'elles sont devenues. Voyez la déliquescence qui les a frappées. Voyez ce que l'exode rural en a fait. Le nombre de maisons familiales, qui avaient fait la fierté d'une famille sur des générations, bâties par les aïeux, agrandies par les descendants, jusqu'à nos grands-parents ou arrières-grands-parents, réduites en ruines pitoyables, est aberrant. Promenez-vous au gré des chemins, vous en verrez des dizaines. Pourquoi? Des raisons bien compréhensibles... Rien que du naturellement humain : l'attrait du confort, l'espoir d'obtenir un meilleur mariage, un meilleur logement, de meilleures conditions de vie en ville. Raisons fondées, qui plus est! Sauf que le sort des ouvriers en ville, au XIXème, n'était guère plus enviable que celui des paysans. Au XXème, le niveau de vie global a monté, davantage en ville qu'à la campagne : alors il ne s'agit pas de blâmer ceux qui voulaient chercher un meilleur avenir. On a souvent raison de dépasser les traditions. A la campagne, tout n'est pas rose non plus : les discours idéalisateurs sont dépassés. Le bon, le mauvais, sont partout.

 

Alors quoi? Tout simplement ceci : ces anciennes maisons font partie de notre patrimoine, de nos souvenirs, à tous. Elles portent encore, au sein de leurs murs éventrés par le temps, sous leur toit qui n'arrête plus l'eau depuis bien longtemps, les souvenirs de bien des familles, de bien des humains, qui nous ont précédés. Elles sont le témoin de notre passé commun, et si la nature reprend ses droits sur elles, elles disparaissent avec grandeur, ne laissant pas d'impressionner une dernière fois le cœur de celui ou celle qui, au hasard de ses errances, les contemple un instant, imagine la vie qu'il y avait là, les revoit, fières, altières, dressées face au temps, songe aux traits burinés de ceux qui y habitaient...

 

Appel aux nouveaux ruraux, à tous ceux qui décident de s'établir à la campagne : avant de faire construire ou d'envisager d'acheter une maison de lotissement, basse et au crépi sale, réfléchissez à rendre vie à l'une de ces vénérables bâtisses, traces du passage sur terre de vos arrières-grands-parents, à la retaper, vous-même, avec l'aide de votre conjoint-e, de votre famille, des locaux même. Imaginez le parfum qu'il y a à habiter une maison ressuscitée, emplie de la valeur d'un passé ancien, et respirant la vie grâce à vous, à vos mains, à vos efforts, une maison que vous auriez faite, en somme. Soyez libres de vous sentir propriétaires d'un bien que vous ne devrez qu'à vous-mêmes!

 

SG

 

Photos : le Secrétaire

 



27/11/2016
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