Les-3-BAC

Jean TENENBAUM, dit Jean Ferrat (26/12/1930, Vaucresson - 13/03/2010, Aubenas)

Son père, juif d'origine russe naturalisé français, est arrêté par la Gestapo en 1941, déporté et mort à Auschwitz. Ses frères et sœurs se sont mis à travailler pour aider leur mère, il a donc arrêté ses études en seconde et est devenu apprenti chimiste dans le but de devenir ingénieur. Ses références poétiques : Pablo Neruda, Louis Aragon, Garcia Lorca, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud notamment. En 1948, il a commencé à chanter - pour ses amis - en s'accompagnant à la guitare. Puis il a commencé à composer ses propres textes et musiques. Jusqu'en 1957, il a mené une vie de bohème en chantant dans les cabarets parisiens, après qu'un contrat de trois mois en Belgique l'a décidé à se consacrer à la chanson. Il a rencontré en 1958 Christine Sèvres, qui est devenue sa compagne puis son épouse.

En 1963, il chante pour la première fois Nuit et Brouillard. Cette chanson est consacrée à la déportation, et son titre est une allusion directe à l'allemand Nacht und Nebel (Nuit et brouillard), nom de code de la directive prévoyant la déportation de tous les opposants au IIIème Reich.  Cette chansons est l'une de ses plus connues.

En 1964, pour échapper au show business, il s'est réfugié en Ardèche où il a acheté une ferme, ce qui lui a donné de nouvelles sources d'inspiration, pour La Montagne notamment, un autre de ses principaux titres. 

En 1973, il a fait ses adieux à la scène, en province. Son épouse meurt en 1981, ce qui le laisse un temps paralysé. Sa constance politique a été remarquable. Il a également composé ou mis en musique de grandes chansons d'amour, comme le poème d'Aragon Que serais-je sans toi?.

Il s'est toujours tenu et affirmé du côté des dominés, à travers de multiples chansons engagées.

Sa mort en 2010 laisse dans la chanson française un vide béant, que nul n'a su combler : n'est pas Ferrat qui veut!

SG

sources (pour davantage de détails sur Ferrat ou sur la directive Nacht und Nebel) :

https://biosoc.univ-paris1.fr/spip.php?article290

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_et_brouillard

Giuseppe Mustacchi (dit Georges Moustaki) (03/05/1934, Alexandrie-23/05/2013, Nice)

Sa jeunesse s'est déroulée à Alexandrie où vivaient ses parents, originaires de Corfou, grecs italophones de religion juive. Son père, également francophone, l'inscrit au lycée français d'Alexandrie. Tout cela montre bien évidemment l'environnement multiculturel dans lequel il a grandi. Il arrive à Paris en 1951, où il s'installe chez sa sœur. C'est là, en fréquentant les artistes du quartier de Saint-Germain-des-Prés, qu'il entend pour la première fois se produire Brassens, pour lequel il conçoit une grand admiration. Il commence par composer des chansons pour d'autres artistes, comme Milord pour Edith Piaf (avec qui il a connu une liaison d'un an) ou Serge Reggiani par exemple (pour qui il compose entre autres Sarah qu'il chante également lui-même).

C'est avec Le Métèque, composé en 1968, à l'occasion des événements de Mai 68, qu'il entre dans une carrière d'artistes international. Par la suite, il traduit diverses chansons, comme la Ballade de Sacco et Vanzetti, et en interprète d'autres, comme Ma Solitude et Ma Liberté, deux de ses plus grands succès composés à l'époque où il écrivait pour d'autres chanteurs, mais aussi Sans la Nommer, où il fait profession de foi de ses opinions humanistes et de gauche, favorables à l'établissement par la Révolution s'il le faut d'une société meilleure. Enfin, l'une de ses chansons les plus poignantes, quoique non la plus connue, est la Chanson Cri.

Il a également été peintre et écrivain.

Moustaki cesse de chanter en raison de problèmes pulmonaires en 2011, il meurt en 2013 d'un emphysème des poumon. Il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise.

En 2010, Thieery Cadet et Matthias Vincenot créent le Prix Georges-Moustaki, destiné à récompenser l'album de l'année autoproduit ou indépendant.

Georges Brassens (Sète, 22/10/1921-Saint-Gély-du-Fesc, 29/10/1981)

Brassens est né à Sète d'un père maçon et anticlérical (on en retrouve des traces dans ses chansons) et d'une mère au contraire très pieuse. C'est en partie d'elle qu'il tient son goût pour la musique, puisqu'il a été élevé dans la musique traditionnelle napolitaine qu'affectionnait sa mère.

Élève peu studieux, il se passionne néanmoins pour la poésie, initié par Alphonse Bonnafé, au point de vouloir devenir poète. Dans le même (1936), il découvre le jazz. C'est ainsi qu'il fonde un petit orchestre, avec des amis, nommé "Jazz". C'est avec ces mêmes amis qu'il se trouve pris dans une affaire de vols dans la ville de Sète, suite à laquelle il est condamné à l'emprisonnement avec sursis - l'indulgence de son père à cette occasion lui inspire par la suite la chanson des Quatre Bacheliers.

Il part à Paris alors que la guerre vient d'éclater, en février 1940. Il poursuit sa passion pour l'écriture de poèmes et de chansons, quand en 1943 il est envoyé en Allemagne pour le STO. Profitant d'une permission en 1944, il n'y retourne pas et prend le parti de se cacher. Il se réfugie alors chez une vieux couple, Jeanne et Marcel Planche à qui il dédie également plusieurs chansons : notamment la Chanson pour l’Auvergnat. 

Son œuvre, après la Libération, se caractérise de manière simple : positions d'influence anarchistes, prises de position en faveur des sans-voix, critiques acerbes de certaines institutions ou traditions sociale ; le tout généralement sur un mode comique ou humoristique et truffé de références culturelles antiques ou plus récentes. Quelques exemples à l'appui :  La complainte des filles de joie donne une vois aux prostituées,  Le Gorille s'engage contre la peine de mort, Hécatombe se moque de la Police, La Mauvaise réputation prend le contre-pied des canons sociaux en terme de renommée. Il adapte également de poèmes d'autres écrivains, comme " Il n’y a pas d’amour heureux" de Aragon, ou des poèmes de François Villon ou de Victor Hugo.

Il rencontre la femme de sa vie, Joha Heiman, peu de temps après la Libération et le succès seulement dans les années 50. Toutefois, dès ses premiers concerts dans des cabarets, il rencontre un réel succès auprès du public comme de la critique. Cela le mène dans diverses tournées en Europe et en Afrique du Nord.

Sur les vingt dernières années de sa vie, il souffre de la maladie, et subit plusieurs opérations des reins. Toutefois, il salue avec enthousiasme les événements de 1968.

Il est finalement emporté par un cancer, et enterré dans sa ville natale, requête déjà exprimée dans Supplique pour être enterré sur la plage de Sète.

Il a laissé derrière lui certaines des plus grandes chansons du XXème siècle français, des plus connues aussi, comme  Les Copains d’abord ou Les Passantes.

Un film intitulé "Brassens, la mauvaise réputation" a été réalisé sur sa vie en 2011, disponible ici (Youtube).

SG

Jacques Brel (08/04/1929 à Bruxelles, 09/10/1978 à Bobigny

)

Il est issu d'une famille d'industriels catholiques flamands. Il a donc eu une éducation catholique. Dès les années 1950, il commence à écrire des chansons et à les interpréter dans des cabarets bruxellois, malgré les conseils contraires de sa femme, épousée en 1950. Il enregistre son premier disque en 1953, et l'envoie à Paris, chez Jacques Canetti, qui l'appelle ensuite à Paris. En 1954, il enregistre son premier 33 tours et sous l'égide de Canetti il participe à des tournées, joue dans des cafés...

Ses plus célèbres chansons sont enregistrées assez tôt : Quand on n’a que l’Amour en 1956 puis  Ne me quitte pas en 1958,  Le plat pays en 1962.

En 1961, il passe pour la première fois à l'Olympia. La dernière arrive en 1966. 1964 est une grande année : il enregistre Jef et Amsterdam.

Il était aussi acteur, écrivain, photographe... En tant qu'acteur, il joue son premier long métrage en 1967 : Les risques du métier. Il tourne également deux films lui-même : 1971, Franz et 1973, Le Far West. François Pignon dans L'Emmerdeur est son dernier rôle au cinéma.

Il apprend en 1974 qu'il est atteint d'un cancer, dont il meurt en 1978. Toutefois, auparavant, il part en Polynésie en 1975. C'est  dans l'archipel des îles Marquises qu'il repose : à proximité de la tombe de Paul Gauguin.

Ludwig van Beethoven (17/12/1770 à Bonn, Saint Empire Romain Germanique ; 26/03/1827 à Vienne, Empire d'Autriche)

Statue de Beethoven à Bonn.

Né d'une famille originaire du Brabant, aîné d'une fratrie de trois frères, son intérêt pour la musique le conduit très tôt à en être instruit par les bons soins de son père, lui-même musicien à la Cour de Bonn. Son premier concert connu se déroule à Cologne en 1778, alors qu'il a environ sept ans. Ses extraordinaires capacités musicales lui valent l'enseignement de musiciens renommés à l'époque, comme Neefe. En 1782, à 12 ans, il publie son premier recueil de partition. En 1787, le Prince de Cologne l'envoie à Vienne parfaire son éducation musicale et rencontrer Mozart. La mort de sa mère, le 17 juillet 1787, le rappelle à Bonn. Il retourne ensuite à Vienne, en 1792, bénéficiant d'une rente durant deux ans durant lesquels il suit l'enseignement de Haydn.

En 1795, il joue son premier concert à Vienne, interprétant ses propres œuvres. En 1802, il commence à être frappé de surdité.

Ses œuvres les plus connues sont ses symphonies, notamment la Symphonie n°3 "Eroica", initialement dédiée à Bonaparte, dont le nom est changé en 1805 alors que Napoléon se proclame Empereur. En 1805, il écrit son unique opéra, Leonore. D'autres oeuvres majeures de Beethoven sont La Lettre à Elise ou encore la Neuvième Symphonie. Enfin, on peut citer la Sonate au clair de lune. L'hymne européen est également une composition de Beethoven : l'hymne à la joie est un passage de la Neuvième Symphonie.

Il est également le premier compositeur autonome, avec une rente de 4000 florins versée par des aristocrates pour qu'il reste à Vienne. Par la suite, il connaît un moment d'intense reconnaissance avec le Congrès de Vienne. Puis diverses difficultés surviennent avec la mort de ses protecteurs, divers procès, la mort de son frère.

Il rencontre Rossini en 1822 et Liszt, alors âgé de 11 ans, en 1823.

Enfin, malade, fatigué et sourd, il meurt à Vienne. La cérémonie funèbre a lieu à l'église de la Sainte Trinité.