Les-3-BAC

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Article scientifique de mars 2017 : De l’utilité de la consommation de viande

1/ santé :

La cuire à haute température et à même la flamme (barbecue) produit des composés cancérigènes comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAC) et les amines aromatiques hétérocycliques selon un rapport de l’organisation mondial de la santé (OMS). L’OMS conclut à une possibilité du caractère cancérigène de la viande rouge et une probabilité assez forte d’un caractère cancérigène des produits transformés à base de viande. Ces consommations augmentent l’apparition de cancer du pancréas, de la prostate et colorectal.

Cependant, en terme de mortalité directe pour la consommation de viande transformée ou de viande rouge, les chiffres paraissent faibles, entre 30.000 et 50.000 décès annuels dans le monde selon le Global Burden of Disease (GBD) Project. L’OMS conclut ainsi à une modification des pratiques : réduction significative de la consommation et cuisson moins forte des viandes, mais pas arrêt de leur consommation. La viande a par ailleurs des qualités nutritives reconnues et a priori exclusives ; une grande richesse énergétique et un apport en acides aminés essentiels ou en vitamine B12.

 

2/ moralité et normes sanitaires :

Nous avons tous en tête les images d’abattage sans aucune sympathie pour les animaux, comme on peut en voir par exemple sur le site du Monde concernant des abattoirs à Limoges. Ceci constitue en soi une atteinte à la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles, capables de souffrir. Cependant, semblables horreurs sont monnaie courante partout à travers le monde et en particulier en Amérique (latine et du Nord), exportateurs de viande sur le marché européen. Le groupe GAIA milite pour la cause animale et dénonce, entre autres scandales, ceux sur la viande chevaline. Ces viandes, issues d’animaux tués systématiquement dans des conditions d’abattage médiocres, ne bénéficient pas de bonnes conditions d’élevage et les normes sanitaires sont moins rigoureuses qu’en Europe. Par exemple, la phénylbutazone est un anti-inflammatoire en vente libre et non réglementée en Argentine, d’où d’éventuels excès d’après GAIA, puisque la viande est riche en produits chimiques non désirés !

Outre les risques sur la santé et les animaux maltraités, les perspectives apparaissent médiocres car après un rapport publié il y a plusieurs années par le GAIA, rien n’a changé, les mêmes attitudes d’abattage étant constatées. De plus, l’accord économique et commercial global (CETA) adopté au Parlement européen facilite les importations de viandes canadiennes « concurrentielles » en Europe, c’est-à-dire de la viande détaxée et à plus bas prix produite dans des conditions pires que dans la plupart des élevages et abattoirs européens.

 

3/ émission de gaz à effet de serre :

La production de viande implique une pollution importante. D’après le « Water Foot Print », 1 kg de viande de bœuf nécessite 15.500L d’eau contre 4.800L pour 1 kg de viande porcine ou 700L pour 1kg de pommes. Ceci découle du fait que ces animaux sont des « consommateurs primaires », voire « secondaires », alors que la pomme est un « producteur » : ils n’occupent pas la même place écologique. Seul 1 % de l’énergie stockée dans un étage d’une pyramide énergétique passe à la suivante, entre un « producteur » et un « consommateur », entre la pomme et le cochon par exemple. Cela implique un fort bilan carbone pour les prédateurs en haut de l’échelle alimentaire que nous sommes souvent dans les faits : seule 1 % de l’énergie du soleil reçue par le pommier est utilisée par lui pour se développer et faire les pommes, 1 % de l’énergie stockée par l’arbre va passer dans le cochon qui va se nourrir des pommes et 1 % de l’énergie stockée dans le cochon va passer dans l’homme qui l’aura mangé, ce qui fait beaucoup d’énergie dépensée pour faire grandir un humain. L’élevage implique des rejets de gaz à effet de serre (méthane CH4, dioxyde de carbone CO2) participant au réchauffement climatique, ainsi que de nitrates et d’ammoniaque participant à la pollution des cours d’eau : développement d’algues, toxicité pour la vie aquatique.

Par ailleurs, les animaux d’élevage sont très souvent transportés sur de longues distances (dans les pays du Nord) pour être abattus et sur de plus longues encore pour être consommés. C'est ce que l'on appelle l'énergie grise.  Ceci est insoutenable à terme pour tous les humains et l’alimentation humaine gagnerait en qualité et en quantité si elle incluait une plus grande part de légumineuses et de fruits et légumes (pour plus de chiffres, voir le site de la FAO).

 

 

Pour approfondir :

 

- Organisme mondial de la santé et cancérogénicité de la viande rouge et des viandes transformées: http://www.who.int/features/qa/cancer-red-meat/fr/

 

- Rapport de GAIA sur la maltraitance chevaline en Amérique : http://www.gaia.be/fr/actualite/calvaire-des-chevaux-damerique-latine-dans-les-rayons-votre-supermarche

 

Pierre o’ la Lune



28/02/2017
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